Stabilisation de la pression
Pour capturer efficacement la fumée et la poussière d’un processus de coupe, un ventilateur fait circuler l’air derrière la pièce usinée, par la table de coupe pour créer un débit d’air (voir Figure 3). Le ventilateur fournit l’énergie nécessaire pour compenser les turbulences et les pertes par friction dues au déplacement de l’air depuis la zone de découpe, par les conduits, le dépoussiéreur, le matériau filtrant et le gâteau de poussières.
Un système de dépoussiérage conçu correctement doit extraire constamment le volume d’air requis (en mètres cube par minute ou CFM). L’excès d’air raccourcit la durée de vie du filtre, tandis qu’un débit insuffisant réduit l’efficacité de capture du système. L’énergie requise pour compenser la résistance du système, ou la pression statique, varie avec le temps à mesure que les filtres s’encrassent.
Les valeurs de pression statique sont souvent exprimées en pouces de colonne d’eau, qui représentent des fractions simples d’une livre par pouce carré, soit environ 27,7 pouces d’eau pour environ 1 PSI. Un filtre neuf et propre présente initialement une très faible résistance au débit d’air, souvent inférieure à un pouce, mais avec le temps, l’accumulation de poussière sur les filtres augmente cette résistance de plusieurs pouces. Les filtres doivent être remplacés lorsque la résistance commence à dépasser un certain point. Dans de nombreux cas, cinq ou six pouces peuvent être observés, mais parfois les filtres ne sont pas considérés comme obstrués tant que leur résistance n’a pas atteint des niveaux considérablement plus élevés.
Pour prolonger la durée de vie opérationnelle du matériau filtrant, un dépoussiéreur moderne emploie des filtres de nettoyage à contre-courant. Ce reconditionnement périodique permet à ces systèmes de fonctionner continuellement sans nécessiter tout le temps le remplacement des filtres.
Volume d’air et conception du système
En mode de fonctionnement normal, un dépoussiéreur atteint une condition stable et « modérée » dans laquelle les filtres présentent une résistance relativement uniforme de quelques pouces de plus que lorsqu’ils sont neufs, en raison du « gâteau de poussières » qui se forme à la surface du support. Avec le temps, un certain degré de chargement en profondeur et d’autres phénomènes finissent par obstruer petit à petit le support, en augmentant progressivement la résistance. À un moment donné, il sera plus rentable de remplacer les filtres plutôt que d’essayer de continuer à les faire fonctionner avec des niveaux d’énergie plus élevées sur le ventilateur.
Pour garantir des performances efficaces pendant la durée effective de vie des filtres, les ventilateurs sont généralement dimensionnés de manière à délivrer le volume d’air souhaité à la perte de charge « obstruée » des filtres, c’est-à-dire à la perte de charge maximale ou « terminale ».
Pour assurer une durée de vie opérationnelle optimale des filtres, un dépoussiéreur doit disposer d’un volume d’air contrôlé pour éviter d’extraire trop d’air dans le système. Les systèmes de dépoussiérage comprennent donc souvent un clapet sur le ventilateur destiné à réguler les variations de résistance des filtres à mesure qu’ils s’obstruent. La fermeture partielle du clapet assure que le ventilateur extrait uniquement le volume d’air souhaité lorsque les filtres présentent une résistance relativement faible. Toutefois, les clapets ne sont pas le seul moyen de contrôler un débit d’air. Les moteurs à vitesse réglable permettent de réguler la vitesse du ventilateur, et par conséquent les performances, afin non seulement de contrôler le débit d’air, mais aussi de favoriser les économies d’énergie.
Plus le volume d’air requis pour contrôler la poussière et les fumées de la découpe est important, plus le système de dépoussiérage est volumineux. Pour cette raison, de nombreux systèmes de découpe de grande dimension sont compartimentés, ou configurés en zones. Cette approche nécessite un débit d’air uniquement dans l’espace situé sous le lit de découpe, ce qui se traduit par un volume d’air inférieur et donc, un système de dépoussiérage plus petit.
Dans d’autres cas, les pièces découpées peuvent présenter des ouvertures préexistantes qui nécessitent d’extraire de l’air supplémentaire, auquel cas les dépoussiéreurs doivent être conçus en fonction de cette exigence de capacité supplémentaire. Augmenter la capacité du dépoussiéreur permet dans ce cas d’assurer que le système maintient le débit descendant nécessaire dans les ouvertures pour permettre une évacuation efficace de la poussière.
Enfin, le ventilateur du dépoussiéreur doit générer un débit d’air suffisant à travers la table de découpe pour créer les vitesses descendantes requises et permettre de capturer les fumées ascendantes. Le débit de l’air doit généralement atteindre 150 à 250 CFM pour permettre de contrôler efficacement les fumées, mais cette exigence peut augmenter en fonction de la conception et de la taille de la table, ainsi que du procédé de découpe.
Performances du système
De nombreuses variables ont une influence sur les performances du système de dépoussiérage lors de la découpe thermique, et un système bien conçu comprenant des conduits, ventilateurs et un matériau filtrant doit prendre en considération toutes les variables et tous les éléments. Lorsqu’il est bien conçu, le système doit maintenir une vitesse de débit d’air descendant constante pour évacuer efficacement la poussière à travers plusieurs conditions de filtre et de coupe opérationnelle.
Résultat :
concevoir et intégrer un système de dépoussiérage efficace pour la découpe thermique n’est pas un exercice universel. La prise en compte de tous les facteurs mentionnés contribue à assurer que l’atelier tire au maximum profit de son système de dépoussiérage.
Cet article a été initialement publié dans The Fabricator en avril 2012.