Par Robert Walters, Ingénieur commerciale régional de Donaldson Torit
La conception du système de dépoussiérage se concentre souvent sur le dispositif de filtration (dépoussiéreur). Les concepteurs du système peuvent donc ignorer d’autres facteurs tels que les options à prendre en compte en ce qui concerne l’air s’échappant du dépoussiéreur. Cet article explique certaines des opportunités et difficultés liées à l’air évacué des appareils de filtration. Les anciens systèmes de dépoussiérage adoptaient une approche très simple en matière de gestion d’échappement d’air des dépoussiéreurs : l’air était simplement rejeté dans l’atmosphère. Cette méthode était employée aussi bien pour les dépoussiéreurs situés à l’intérieur qu’à l’extérieur des sites. Bien que cette approche puisse rester valable dans certaines applications, les préoccupations actuelles portant sur les économies d’énergie, les poussières combustibles et la conformité réglementaire au plan environnemental incitent à une grande prudence et à la prise en compte de considérations supplémentaires.
1. Économies d’énergie : l’air évacué doit être remplacé
Lorsqu’un système de dépoussiérage est en fonctionnement, l’air utilisé pour aspirer la poussière vers le dépoussiéreur laisse un vide qui doit être comblé par un air de remplacement. Cela peut être simple lorsque l’on vit sous un climat tempéré, mais de nombreuses usines doivent investir de l’énergie et de l’argent pour rendre leur installation confortable. Cela signifie que le rejet à l’extérieur de l’air conditionné et son remplacement intensifient la charge imposée aux appareils de traitement de l’air d’appoint et donc, augmentent les coûts d’exploitation.
Pour éviter de perdre votre investissement en systèmes de chauffage ou de refroidissement, vous pouvez renvoyer l’air conditionné vers le bâtiment après son traitement par le dépoussiéreur. Cette option est généralement mise en œuvre au moyen d’un matériau filtrant haute performance qui garantit une élimination efficace des particules et permet la recirculation de l’air. Cette approche peut vous permettre d’économiser beaucoup d’argent si votre installation est exposée à des conditions climatiques extrêmes, mais avant de commencer à renvoyer l’air vers votre installation, vous devrez peut-être évaluer certains coûts d’investissement supplémentaires.
De nombreuses pratiques de conception recommandent de mettre en place des dispositifs de surveillance sur les appareils de recirculation d’air dans les espaces occupés afin de garantir la qualité de l’air renvoyé dans l’atmosphère. Une approche relativement courante consiste en l’ajout de filtres HEPA ou ASHRAE comme filtres de surveillance entre le dépoussiéreur et l’échappement de retour vers le bâtiment. Or, les filtres HEPA et ASHRAE ont tendance à augmenter assez rapidement la perte de charge lorsqu’ils capturent des quantités relativement faibles de poussière. Les filtres installés en aval d’un dépoussiéreur principal peuvent surveiller le chargement de poussière dans l’air de retour et afficher une augmentation de la perte de charge afin d’alerter l’opérateur de l’existence d’une fuite apparente dans le filtre principal. La poussière traversant le filtre principal est toujours capturée (par le système HEPA), ce qui évite qu’elle soit renvoyée dans l’espace occupé. Dans des conditions normales, le filtre HEPA ou ASHRAE accumule si peu de poussière que la perte de charge reste faible et stable, tandis que la durée de vie du filtre demeure raisonnable. Les frais de maintenance liés aux filtres de surveillance sont ainsi réduits.
L’investissement en capital supplémentaire est-il compensé par les économies réalisées sur l’air recyclé ? Vous trouverez ci-dessous une estimation des économies d’énergie pour un système de dépoussiérage de 10 000 cfm (pieds cubes par minute) fonctionnant 168 heures par semaine à Madison (Wisconsin) :
Les coûts du chauffage peuvent être estimés pour l’air d’appoint en utilisant la formule suivante :
Économies = (0,154 x Q x T x D x C) ÷ q
Donc, pour notre exemple, le coût annuel de chauffage serait le suivant :
= (0,154 x 10 000 x 168 x 7 673 x 6,11) ÷ 824 000 = 14 720 dollars en coût de chauffage chaque année